AYNO, la plateforme de l'innovation participative | Les Pépites Tech

AYNO, la plateforme de l'innovation participative

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Les Pépites Tech
16/03/2018

Ofer Attali, le fondateur de Ayno, la plateforme de l’intrapreneuriat par le jeu, nous parle de son parcours, de son entreprise et nous fait part de ses conseils pour entreprendre.

Après 20 ans d’entrepreneuriat, Ofer Attali voit AYNO grandir et convaincre de jours en jours des groupes comme la Société Générale et d’autres entreprises de taille moyenne de se mettre à la page de l’intrapreneuriat.

 

 

AYNO : l’innovation par l’intelligence collective

 

 

L’ambition d’AYNO est de “montrer aux entreprises qu’elles ont la capacité de se réinventer”, nous dit Ofer Attali. "On a tendance à penser que les bonnes idées viennent toujours de l’extérieur mais les groupes peuvent aujourd’hui disrupter leur propre modèle en allant chercher l’intelligence au sein même de leur organisation”.

La plateforme permet aux idées novatrices d’émerger en proposant un processus d’intrapreneuriat de 3 mois passant par plusieurs étapes distinctes :
 

  1. capter les idées via du crowdsourcing : chacun peut émettre ses commentaires et suggestions via la plateforme qui centralise toutes les informations
     

  2. fournir les outils nécessaires à la création de projets 
     

  3. la formation d’équipes aux compétences complémentaires
     

  4. permettre aux collaborateurs de lever des fonds auprès d’un comité avec un apprentissage du pitch

 

AYNO est la réponse à un besoin d’agilité de beaucoup d’entreprises via la mise en oeuvre d’une démarche d’innovation efficace stimulant l’intelligence collective. Les grands groupes ont l’avantage d’avoir beaucoup de moyens mais l’inconvénient d’être des structures souvent rigides. L’intrapreneuriat leur permet alors d'amorcer leur transformation et la transition vers une structure plus flexible et changeante avec son environnement.

 

AYNO a mis en place en Novembre 2017 « Internal Startup Call » à la Société Générale.

 

Ofer Attali, 20 ans d’entrepreneuriat et la création du projet AYNO

 

Entrepreneur depuis 1998, Ofer a commencé par un DEA qu’il a abandonné, puis il s’est tourné vers les mathématiques pour décrocher une maîtrise. En 1996, un ami lui parle d’un projet fou, d’un concept encore peu compris : Internet. Il le persuade de se former à la création de sites web. Les deux associés se lancent alors dans une première aventure entrepreneuriale, puis une deuxième tournée vers la mise en ligne de vidéos enrichies.

 

 

C’est au moment où le fondateur d’AYNO travaille pour Orange qu’il se tourne vers l’innovation. Jusqu’alors l’aspect collaboratif lié à la nature d’Internet l’avait convaincu, mais il ne s’était jamais réellement focalisé sur l’aspect innovation. Le groupe le missionne pour développer une plateforme participative qui aurait rapporté 420 M€.

 

C’est fort de ce succès que Ofer Attali fonde AYNO en 2015. L’idée est de “gamifier” au maximum l’innovation pour la rendre aussi simple qu’un jeu d’enfant tout en rendant la plateforme performante.

 

Autofinancement et l’obsession client

 

“J’ai l’impression que la levée de fonds devient un peu le sport national, et que parfois des startups lèvent avant même d’avoir des clients.”

Ofer Attali

Grâce à ses précédentes expériences entrepreneuriales, le fondateur d’AYNO n’a pas eu besoin de lever des fonds auprès d’investisseurs. Leurs premiers clients sont arrivés très rapidement et l’entreprise a pu générer un chiffre d’affaire lui laissant le choix de l’introduction ou non d’investisseurs dans son capital. Parmi ses clients, on peut citer la  Société Générale, Carrefour, L’Oréal, Orange, ManpowerGroup ou encore VINCI.

Cependant il porte un regard similaire à celui de Thibaut Lacave (fondateur des Pépites Tech) qui acquiesce : Be customer obsessed comme le dit le fondateur d’Amazon Jeff Bezos”.

Malgré le fait que la levée soit souvent assimilée au serpent qui se mord la queue (on a besoin de fonds pour avoir des clients mais aussi d’avoir des clients pour lever des fonds), cet objectif doit rester : répondre avant tout à un besoin réel et que des clients soient prêts à payer pour ça.

Ofer Attali ajoute : “La levée est vraiment pour moi le moyen d’accélérer la croissance et non pas un point de départ ou de construction. Une construction saine se fait avec un bon produit et des clients qui paient pour ça!”

 

 

Les freins à l’innovation collaborative d'AYNO
 

Malgré ses nombreux atouts et bienfaits qu’il apporte, l’intrapreneuriat connaît des résistances. Le fondateur d’AYNO nous confie avoir pu rencontrer des sceptiques au seins de entreprises.

Les plus à même d’être en accord avec la démarche sont les acteurs faisant partie des extrêmes : le top management et les salariés. En revanche, le middle management voit l’innovation collaborative comme une potentielle perte de contrôle. Pour contrecarrer cet effet, Ofer Attali donne l’exemple de la Société Générale où quand un salarié est exfiltré pour pouvoir développer son projet durant quelques mois, l’organisation anticipe cette perte d’effectif et met en place une compensation pour ne pas pénaliser l’équipe concernée.

Le deuxième risque de la démarche d’AYNO est que les entreprises ne jouent pas le jeu du processus dans sa totalité et de ne pas faire aboutir les projets sélectionnés. Le caractère déceptif vis-à-vis des salariés de la non-réalisation des projets rendrait toute la démarche contre-productive.

 

 

Et après?
 

Une fois les projets votés et développés par les salariés, tous les cas sont imaginables.
 

Il peut y avoir le projet qui se transforme en filiale de la boîte tout comme l’intrapreneuriat qui se transforme en extrapreneuriat. L’entreprise peut garder la propriété intellectuelle mais pas forcément propriétaire du projet en entier, mais devient un interlocuteur privilégié.

 

 

 

Participants :

  • Ofer Attali, CEO de AYNO

  • Thibaut Lacave, CTO des Pépites Tech

  • Ségolène Aubourg, Content Manager, Les Pépites Tech

 


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