Passage à la vitesse supérieure : de nouvelles orientations pour la FrenchTech | Les Pépites Tech

Passage à la vitesse supérieure : de nouvelles orientations pour la FrenchTech

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19/11/2018

Kat Borlongan se décrit comme quelqu’un qui “carbure à la passion”. @Bruno Levy pour Les Echos

Il y a 6 mois mois Kat Borlongan a repris la tête de la mission FrenchTech. Spécialiste de l’open innovation, et de l’open data, directrice d’un cabinet de conseil, elle est très encline à promouvoir la diversité sur tous les points et à assurer une des principales missions : l’internationalisation des startups françaises.

Ce mouvement avait déjà été enrayé avec la création des Hubs French Tech à l’époque de Fleur Pellerin, dans de nombreuses grandes villes du monde , en commençant par la célèbre Silicon Valley. Mais passé le stade de l’amorçage, il faut passer à la vitesse supérieure. Les startups françaises ont maintenant des bases plus solides, il ne suffit plus qu’elles soient une référence au niveau français, il faut que ces entreprises et l’environnement dans lequel elles évoluent devienne une référence européenne et internationale.

 

 

 

L’annonce de nouveaux axes

Le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, a lancé le projet « French Tech, Horizon 2022 », afin de dévoiler les nouvelles orientations pour accroître l’internationalisation de notre écosystème. Dorénavant, il faut penser au niveau de l’Europe plus qu’au niveau national, l’Union européenne aujourd’hui étant une réelle part dynamique du quotidien des entreprises et des citoyens.

On retrouve dans ce projet une dimension sociale et environnementale affirmée, preuve que les aspirations actuelles sont en évolution : aujourd’hui on ne cherche plus seulement à faire du profit mais à innover pour répondre à des problématiques actuelles et pour s’ancrer dans un monde largement globalisé. Pour arriver à ses fins, le projet passe par différents points :

  • 70 millions d’euros pour l’innovation pour les startups de la deep tech

  • Un Visa French Tech revu et amélioré pour permettre à des talents internationaux de venir exercer en France, axe auquel a été accordé 2 fois plus de moyens qu’auparavant. Le projet French Tech Ticket pour attirer les entrepreneurs français en France est maintenu.

  • Un accompagnement européen pour permettre de passer de la French Tech à l’Europe Tech (selon les termes même du site officiel de la FrenchTech).

  • Création de nouveaux labels : Communautés , Capitales Frenchtech, avec un fonds attribué de 2 millions d’euros. Les communautés seront constituées par un rassemblement d’au moins 25 entrepreneurs de startups françaises, qui pourront exister aussi bien en Métropole qu’à l’étranger (et surtout en Europe selon les aspirations d’Emmanuel Macron). Les Capitales vont elles surtout remplacer les métropoles pour aider au niveau local les startups en développement (avec une forte aide des collectivités locales donc).

  • Renforcement du French Tech Central : regroupement des services administratifs. Le but étant de lui donner plus d’effectivité pour accélérer le développement des startups au niveau des formalités administratives.

Comme le souligne Kat Borlongan, pour l’instant le développement des startups en France reste fastidieux à l’heure où un des grands problèmes est la difficulté à faire de grandes levées de fonds et où les grands groupes sont parfois réticents à observer les perspectives d’avenir des startups.

Le but de ce projet donc est de permettre le développement des « scale-up », ces startups qui ont dépassé la phase de développement et qui se concentre désormais sur l’internationalisation de leur entreprise (on peut citer Backmarket par exemple, qui après 40 millions de levée de fonds essaye de s’implanter à l’international et notamment aux USA).

 

Une orientation également plus concentrée sur les grands enjeux sociaux de notre siècle

La nouvelle directrice de la FrenchTech poursuit donc les nouveaux objectifs du projet, l’internationalisation surtout mais aussi des aspirations environnementales et sociales. Il s’agit donc de permettre plus de mixité sociale, et féminiser l’écosystème, sans en faire une spécificité, dans cet environnement très peu mixte à l’heure actuelle.

Et de telles aspirations sont nécessaires : en effet aucun budget supplémentaire n’a été attribué pour permettre plus de mixité sociale dans l’écosystème français et pas de nouveau projet autre que le projet Femme @ Numérique lancé en août, pour promouvoir le développement d’associations pour la parité dans le domaine du numérique. On espère que le French Tech diversité (un programme d’aide à 35 startups issues de quartiers défavorisés lancé par le secrétaire d’Etat au numérique) va continuer dans sa lancée malgré son manque de moyens.

 

Un budget prospectif revu et plus adapté

Le gouvernement se donne les moyens de la réussite de sa République numérique. Ainsi le ministère de l’économie a annoncé que le projet de loi de finance était en cours de validation pour attribuer notamment :

  • 3 millions d’euros pour les frais de fonctionnement de la French Tech

  • 2 millions d’euros pour soutenir les initiatives locales lancées par les nouvelles Communautés et Capitales

  • 15 millions pour les anciens et nouveaux programmes de la French Tech : le Pass French Tech, le French Tech Ticket, le Visa French Tech et l’initiative French Tech Diversité.

 


A venir, des appels à projet pour les Métropoles et les Hubs, bientôt remplacés par les Communautés, et surtout un évènement particulièrement important : le 1er sommet annuel de la French Tech, afin de rassembler et de motiver les troupes.

 


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