#109 Interview des Pépites - Happyporteur | Les Pépites Tech

#109 Interview des Pépites - Happyporteur

Portrait de Les Pépites Tech
Les Pépites Tech
24/12/2020

Nom du dirigeant : Alexis Montcel


 

1. Présentez votre pépite en quelques mots. Quelle est votre proposition de valeur ?

Happyporteur, c’est une solution de livraison éthique et écologique. Les livreurs sont au cœur du projet, c’est pour améliorer leur condition de travail que la startup a été créée. Ils sont sous contrat CDI, équipés de tricycles électriques ultra stables pour livrer chaque commande en toute sécurité. Ce sont les nouveaux super-héros des commerçants locaux. Nous souhaitons intégrer plus de valeurs dans le domaine de la livraison, offrir aux commerçants de proximité, qui en ont bien besoin en ce moment, un modèle économique juste, sans commission, basé sur le prix de la livraison et permettre également à notre clientèle de se faire livrer sans renier leurs valeurs.

2. Comment avez-vous eu l’idée de ce projet et quel est le problème que vous essayez de résoudre ?

L’idée m’est venue un soir du premier confinement, au mois d’avril 2020. Je souhaitais commander une pizza dans un restaurant indépendant à côté de chez moi, qui venait de rouvrir pour des commandes à emporter et que je voulais soutenir dans cette période difficile. Ce restaurant ne proposait pas de livraison, juste des commandes à venir chercher sur place. Cela a fait tilt. Je me suis rendu compte qu’il existe encore de nombreux restaurants et commerçants indépendants qui n’ont jamais mis en place de service de livraison. Soit pour des raisons économiques, soit pour des questions plus éthiques (conditions de travail des livreurs, grosse société qui ne paye pas d’impôts en France etc etc). Je me suis alors dit qu’il était temps de créer un nouveau service de livraison, radicalement différent des services actuels, mettant à l’honneur tous les types de commerces, et revalorisant le travail des livreurs en leurs proposant de vrais contrats plutôt qu’un statut précaire d’auto-entrepreneur.

3. Aujourd’hui, qui utilise votre solution ? Quelle est votre traction ?

Déjà près de 250 clients et une trentaine d'entreprises partenaires utilisent notre application Android et IOS. Nos clients sont majoritairement des particuliers voulant commander auprès de leurs commerçants favoris et les soutenir de manière juste, tout en souhaitant utiliser une alternative 100 % locale et française. Quant à nos entreprises partenaires, nous travaillons majoritairement avec des restaurants mais également avec d’autres types de commerces tels que les épiceries, les fleuristes, les cavistes, etc.

4. Quel est le business model ?   

Chez Happyporteur, on se rémunère uniquement avec les frais de livraison. Nous offrons ainsi un tarif ultra-compétitif, et surtout nous offrons aux commerçants la possibilité de pouvoir choisir leur prise en charge des frais de livraisons (ils peuvent les prendre en charge entièrement, en prendre en charge une partie ou les laisser à la charge du client). Ce qui signifie finalement que pour certains commerçants, utiliser Happyporteur c’est gratuit, et c’est tout là la beauté du modèle.  L’idée c’est de redonner le pouvoir de décision aux commerçants.

5. Quelles sont les technologies que vous utilisez ?

Une application sous React Native pour centraliser nos trois piliers (livreurs, commerçants et clients), mais surtout un matériel 100% français, comme nos sacs isothermes de chez Saciso, nos roues électriques de chez TeeBike, et une solution 100% écologique, avec des tricycles principalement de seconde main.

6. Quels sont vos besoins actuels ?

Actuellement, nous souhaitons surtout nous faire connaître et faire parler de nous afin d’élargir notre cible pour pouvoir développer notre activité dans le 92, et très rapidement nous lancer sur Paris. Nous allons également avoir besoin de financements et d’effectuer une levée de fonds début 2021.

7. Qui sont vos principaux concurrents ? Quelle est votre valeur ajoutée ?

Nos principaux concurrents sont bien sûr les géants de la livraison, Deliveroo et Uber Eats et également des services comme Stuart. Mais tous fonctionnent sur le principe problématique de la commission. Nous proposons un service plus humain et plus accessible. Quand certains restaurateurs se plaignent de ne jamais pouvoir avoir directement quelqu’un de chez Deliveroo au téléphone, chez Happyporteur si vous avez un problème, c’est moi directement, le fondateur, qui prendrait votre appel.

8. Où voyez-vous l’entreprise dans un an ?

Dans un an, j’espère que le concept sera étendu à d’autres villes françaises pour continuer à aider les commerçants locaux, partout dans le pays. J’espère aussi qu’il y aura eu une vraie prise de conscience sur les nombreux problèmes liés au secteur de la livraison, un changement de modèle radical sur le bien-être des livreurs, la juste rémunération, les fameuses commissions des géants du secteur qui enferment les restaurateurs dans un cercle vicieux. Et que des grandes marques feront aussi appel à nous plutôt que de continuer à valoriser des services qui font l’objet de scandales de plus en plus nombreux.

9. Partagez avec nous un moment insolite (succès, échec ou moment fun)

Le jeudi 24 septembre, un jour clef dans le développement de Happyporteur. Alors que j'étais toujours employé chez British Airways, mais au chômage partiel, je bossais déjà à plein temps sur ma startup. Je venais d’apprendre la validation de mon départ de British Airways. Ce jour-là, je suis allé chercher deux tricycles de seconde main dans la même journée, un à Troyes puis l’autre à Châteauroux. Beaucoup de route. Et quand je suis reparti de Châteauroux avec le tricycle fraîchement acquis, je suis passé devant l’aéroport de Châteauroux, lieu de repos des 11 Airbus A380 de British Airways. Je me suis arrêté, un pincement au cœur pour les contempler, c’était le clap de fin parfait de ma vie à Londres et dans l’aérien. Le symbole d’une nouvelle vie qui commençait, une vie en France, une vie d’entrepreneur.

10. Si vous aviez un conseil à donner aux autres entrepreneurs...

Gardez vos passions dans la vie ! Avec votre entreprise vous allez devoir bosser énormément, sortir tous les jours de votre zone de confort, gérer des problèmes au quotidien. La vie d’entrepreneur c’est 7 jours sur 7, 24h sur 24. Mais pour contrer la fatigue physique et mentale, il faut garder un brin de normalité, conserver vos petits plaisirs de la vie, que ce soit du sport, une activité culinaire… Cela vous permettra de vraiment décompresser, de vous aérer et souvent de repartir de plus belle.


prochain article