E-commerce dans les DROM-COM : terrain conquis en quête de durabilité | Les Pépites Tech

E-commerce dans les DROM-COM : terrain conquis en quête de durabilité

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14/09/2022

Et si la solution à long terme n’était que partiellement physique ? Ce n’est pas un hasard si le gouvernement français a souhaité favoriser le développement des sites e-commerce dans les DROM-COM à partir de 2019. Certains avaient déjà commencé à fleurir auparavant, mais en sont restés à leur coup d'essai devant l'ampleur des obstacles propres aux îles. Pour aider les retailers et pure players français à développer leurs activités dans les DOM-TOM et être rentables malgré des frais de logistique élevés, un type de marketplace spécialisée dans les DROM s’est créé. 
 

Un nouveau départ sur internet 

Cumul de freins 

Comme partout dans le monde, l’arrivée intempestive d’une crise sanitaire et de confinements a naturellement conduit à une explosion de l’utilisation des plateformes dédiées au commerce en ligne. Pour la plupart des territoires d’Outre-mer, la crise n’a fait que se greffer à des difficultés déjà rencontrées par les habitants, et a précipité la prise de conscience sur l'importance du e-commerce. 

Les problématiques liées aux infrastructures, conduisant à la saturation des réseaux routiers, ainsi que le faible choix en magasins, pouvaient déjà suffire à expliquer l'engouement de certains retailers internationaux de lancer leurs activités en ligne dans les DOM-TOM. Mais lorsque des marketplaces dédiées, mutualisant les coûts logistiques,  leur permettent de proposer des prix moins chers que ceux des magasins locaux, les retaillers internationaux n'hésitent plus à se lancer pour profiter du marché prometteur des DOM-TOM.
 

Potentiel d’attractivité 

Quand on y pense, le développement de l’e-commerce dans les DROM peut séduire de plus en plus à l’international. Ces territoires n’ont pas mis bien longtemps à devenir la carte de la “nouvelle bonne opportunité” pour de nombreux entrepreneurs et plateformes implantés en métropole. Dans une étude réalisée en 2020, Médiamétrie révélait l’existence de près d’1 million de cyberacheteurs dans les différents territoires d’Outre-mer, pour une population qui frôle les 3 millions d’habitants

Au départ, les ultramarins connectés n’avaient pas d’autre choix que de solliciter des services de réexpédition exorbitants. De cette façon, il a été rapidement possible pour les sites e-commerce de France Métropolitaine de déterminer les destinations à privilégier en fonction de la fréquence d’envoi de colis par île. Voilà globalement comment des places de marché ou marketplaces se sont vues évoluer pour tenter de s’ouvrir sur les DROM et proposer des services d’une façon plus avantageuse pour la population locale.  

 

Vers un développement numérique durable 

Des défis à relever 

Si en surface tout paraît tracé, la transition vers l’e-commerce n’est pas de tout repos et amène plusieurs équations qu’il faut continuer à résoudre dans les années à venir. En juillet 2019, la Haute autorité de la concurrence les avait dévoilées. Voici les plus importantes :

  • Sur le plan logistique, elle a noté qu’une telle méthode implique des frais de livraison très importants, ce qui augmente la note de l'acheteur, voire le décourage. S’ajoute par exemple à cela un allongement des délais de livraison (fourchette de 3 semaines à 27 jours) en comparaison avec ceux de la métropole (moyenne de 5,3 jours).  
     
  • Sur le plan de la douane, l’octroi de mer a son rôle à jouer sur la hausse des prix. Cette règle sous la forme d’une taxation vise à protéger les activités de production locales. Mais elle pose cependant souvent problème sur le plan de la transparence avec les consommateurs, puisque ces derniers n’ont connaissance du prix supplémentaire à débourser qu’à l’arrivée de leur colis. 

 

D’autres enjeux n’incluent pas uniquement les DROM-COM, mais concernent l’ensemble des marketplace. Bien sûr, dans le cas de préoccupations sur le très long terme, la question de l’émission de CO2 reste LE sujet brûlant à l’échelle d’une entreprise et d’un producteur. Certes, le choix de passer par des plateformes internet semble confirmer des émissions moindres. C’est ce que révélaient les résultats d’une étude comparative à grande échelle en termes d’impacts, dirigée par la firme Olivier Wyman. Exemple : acheter physiquement des produits alimentaires entraîne des émissions entre 1,9 et 2,7 fois plus importantes qu’en ayant recours à l’e-commerce. Mais tout l’enjeu sera ici de trouver des solutions pour supprimer progressivement les modes de transport émetteurs de CO2, de façon à les substituer à des solutions vertes

L’appui d’un plan gouvernemental

Soucieux de permettre aux territoires d’Outre-mer de pouvoir dépasser ces barrières qu’ils rencontrent, le Gouvernement Français avait décidé de mettre en place certaines mesures censées dynamiser l’e-commerce pour les ultramarins. En réaction aux difficultés relevées par la Haute autorité de la concurrence, 4 grandes directives avaient été mises sur la table : 

  • La première, concernant la simplification d’accès aux plateformes de vente à distance pour les ultramarins ; 

 

  • La seconde, visant à élaborer 3 types de paniers de produits (alimentaires, hygiène, petite enfance) pour tenter de réguler le bouclier qualité-prix ;

 

  • Ensuite, viennent les moyens pour lutter contre les pratiques liées aux restrictions anormales ou bien à l’exclusivité injustifiée ;

 

  • Pour terminer, vient le travail sur la question de l’octroi de mer, en particulier les moyens de faire évoluer ses paramètres ;

Le dénominateur commun à toutes ces pistes de mesures restant le développement de l’e-commerce, trouver une façon de réduire progressivement l’ensemble des formalités qui pourraient faire obstacle à cela devient l’étape fondamentale. 

 


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