126 Millions D'euros Levés Par Les Startups Françaises - Semaine 17 - 2024
Numérique vs papier : le match qui va vous étonner
Le potentiel disruptif du numérique a déjà bousculé certains secteurs auparavant très confortablement établis. Pour le support papier, l'offensive n'a pas tardé. De nombreuses entreprises, et même des services publics, ont commencé à mettre en avant leur intention de réduire l'utilisation du format papier. Il était même possible de voir certains acteurs annoncer un objectif « zéro papier ». C'est essentiellement au nom de l'écologie que le support papier devait laisser la place au format numérique. Cette vague est quelque peu retombée au cours de ces dernières années. La raison ? Certaines croyances se sont avérées approximatives et excessives. Alors qu'en est-il vraiment de l'impact écologique du papier et du numérique ?
L'impression sans reliure, une solution innovante
L'association Two Sides créée en 2008 par des membres de la chaîne graphique a largement contribué à la réhabilitation du support papier auprès des consommateurs, mais aussi auprès des entreprises. Comment ? En faisant preuve de pédagogie et à l'aide de campagnes de sensibilisation sur la réalité de l'impact écologique de la filière papier. Voici quelques faits particulièrement marquants mis en avant par l'association :
- Le papier est un matériau réellement durable,
- En Europe, le taux de recyclage du papier est de 72,3 %,
- La surface des forêts en Europe augmente.
Le bois utilisé comme matière première pour la conception de la pâte à papier est une ressource renouvelable et durable lorsqu'il provient de forêts gérées en ce sens, ce qui est essentiellement le cas en Europe. De plus, le papier est un support durable avec une longue durée de vie bien plus longue que celle des disques durs (un livre peut traverser les décennies voire les siècles, un disque dur en moyenne 5 à 7 ans). Enfin, son taux de recyclage est particulièrement élevé, ce qui en fait un des matériaux le plus recyclables.
En plus des atouts inhérents au support papier et aux progrès de sa filière de production, les consommateurs peuvent également contribuer à réduire leur impact lors de son utilisation. Les imprimeurs offrent par exemple la possibilité de choisir son grammage ou d'opter pour du papier recyclé. Il est également possible d'imprimer ses documents professionnels en ligne en choisissant une impression sans reliure. Vous pouvez ainsi facilement modifier un document volumineux avant la version définitive en réimprimant uniquement certaines pages. Cela évite d'avoir à relancer une impression complète. Cette technique permet d'avoir une qualité d'impression améliorée pour tous types de documents, que vous ayez rédigé un mémo ou bien un dossier important.
De nombreuses idées reçues sur le papier et sur le numérique
Le papier tout comme le numérique font beaucoup parler. Et de nombreuses idées reçues, positives et négatives, ressortent des discussions.
L'impression de papier n'a pas vraiment bonne presse
Le papier ne jouit pas toujours d'une bonne image, et ce pour plusieurs raisons. La pâte à papier utilisée dans le processus de fabrication est élaborée à partir du bois. C'est pourquoi l'utilisation massive de papier est associée à la déforestation dans l'imaginaire collectif. De plus, l'arbre est omniprésent dans la symbolique liée à l'écologie. D'où une certaine culpabilité ressentie par les consommateurs lors de l'utilisation importante de papier et un sentiment d'indignation face au gaspillage.
Les entreprises ont beaucoup joué sur le sentiment de culpabilisation dans leur communication pour inciter à passer au format numérique. Ainsi, il y a encore quelques années on pouvait voir des messages comme « Pensez à l'environnement, sauvez les arbres » ou un avertissement à la fin de nos mails pour nous enjoindre à n'imprimer ce mail que si nécessaire.
Le grand public a alors parfois une perception du papier similaire à celle des carburants fossiles. Tout ce qui peut diminuer son utilisation est bon pour l'environnement et est un pas de plus vers un monde plus responsable et durable. Derrière ces croyances se cachent en réalité beaucoup d'idées reçues qui heureusement se sont estompées ces dernières années. En effet, on utilise de plus en plus de papier recyclé pour l'impression de magazines ou autres romans. Cela permet ainsi aux plus sceptiques de voir leur opinion évoluer en faveur de l'impression papier.
Le format numérique pas si écologique
Le format numérique est associé à la dématérialisation du contenu. C'est pourquoi son véritable coût écologique est moins perceptible pour le consommateur. Il est pourtant loin d'être anodin. Il y a tout d'abord le coût énergétique lié à la chaîne de fabrication, de distribution et de gestion de la fin de vie des appareils qui permettent l'affichage (écrans d'ordinateur, tablettes et smartphones).
Il faut également tenir compte de l'électricité consommée pour le stockage des données dans des mégas centres (data center) et l'utilisation des périphériques d'affichage. La consommation en électricité liée au secteur numérique est en augmentation constante au fil des années.
En plus de la consommation en électricité, la fabrication des appareils numériques requiert des matériaux difficilement recyclables comme des métaux rares ou des plastiques (l'extraction des métaux rares est particulièrement polluante). L'utilisation des terres rares pose également des problèmes géopolitiques puisqu'actuellement la Chine est quasiment le seul exportateur.
Malgré tout, le grand public est de plus en plus sensibilisé à l'impact écologique du numérique. Les campagnes de sensibilisation de l'association Two Sides ont contribué à mettre fin au greenwashing de certaines entreprises incitant à passer au tout numérique.
Impression papier vs numérique, des éléments pour y voir plus clair
De nombreux cabinets d'études se sont posés pour étudier la question de savoir quel moyen était le plus écologique et le moins impactant dans l'environnement entre l'utilisation de l'impression papier ou le passage au numérique.
La RSE, les entreprises impliquées dans le développement durable
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) représente l'intérêt des sociétés à intégrer les questions sociales et environnementales à leurs activités et à leur relation avec leurs clients et partenaires. Les entreprises agissent ainsi en faveur du développement en voulant avoir un impact positif sur la société et en gardant un attrait économique fort. La RSE est définie par la norme ISO 26000 selon 7 critères :
- La direction de l'entreprise,
- les droits de l'homme,
- les relations et les conditions de travail,
- l'environnement,
- la loyauté dans les pratiques,
- les questions relatives aux consommateurs,
- les communautés et le développement local.
Toutes les entreprises peuvent être concernées par le RSE. Un cadre légal a même été mis en place en France depuis 2019 et la loi PACTE.
Quel impact sur le réchauffement climatique ?
En France, la Poste a récemment publié les résultats d'une étude commandée auprès du cabinet Quantis. Cela permet de mieux appréhender l'impact, en termes d'émission de gaz à effet de serre, de l'utilisation du papier et du numérique pour la communication.
Pour les catalogues, l'avantage est donné au numérique avec un impact en moyenne 2,5 fois supérieur pour le papier. Pour les factures et les prospectus, l'émission moyenne de gaz à effet de serre est similaire pour le papier et le numérique. L'étude tient également compte de l'intégration grandissante de la vidéo par les entreprises dans leur communication. Le numérique a un impact 3 fois plus important lors de l'utilisation de la vidéo par rapport aux flyers et 2,5 fois supérieur comparé à l'utilisation de catalogues. Le papier prend clairement l'avantage sur le format numérique lors de l'utilisation de vidéos.
Côté numérique, c'est le stockage de l'information, avec des copies dupliquées sur plusieurs supports, qui représente l'essentiel du coût en termes d'émission de gaz à effet de serre.
Quel impact de manière générale sur l'environnement ?
L'émission de gaz à effet de serre est un indicateur parmi d'autres pour évaluer l'impact environnemental global des deux supports. L'étude commandée par la Poste prend en compte d'autres facteurs et met en lumière le fait que la nature de l'impact n'est pas forcément le même pour le papier et pour le numérique. Il y a l'impact climatique bien entendu, mais également celui sur la biodiversité et les conséquences en termes de pollution et sur la santé.
Pour les factures, même si l'impact est différencié, les conséquences globales pour l'environnement sont similaires pour les solutions papier et numérique. Concernant les catalogues, comme pour l'émission de gaz à effet de serre, l'impact global du papier reste nettement plus important que pour le numérique (hors vidéo).
À quoi peut-on s'attendre à l'avenir ?
Pour la filière de production du papier, beaucoup d'efforts ont déjà été réalisés et il appartient essentiellement au consommateur d'utiliser la solution papier à bon escient. Compte tenu des résultats de l'étude commandée par La Poste, avoir recours à la solution papier est tout à fait pertinent pour les petits volumes. Pour les documents plus volumineux type catalogues, pensez à utiliser des options d'impression moins impactantes.
La réduction de l'impact environnemental du numérique dépend directement de la part d'énergie renouvelable présente dans le mix énergétique. Le développement d'appareils low-tech (les écrans e-ink par exemple), moins gourmands en matériaux rares et en consommation d'énergie lors de leur utilisation, est une piste intéressante.
La valeur à l'impression papier, la rapidité au numérique
Les résultats de l'étude commandée par La Poste le montrent bien, le match est au final plutôt serré. En réalité, aucun des deux supports ne peut prétendre à être systématiquement un meilleur choix en termes d'impact écologique. Il s'agit plus de déterminer quel est le choix le plus judicieux pour tel besoin. Une tendance se dégage : plus les documents sont volumineux, plus le numérique devient l'option la plus écologique.
D'autres aspects sont également à prendre en compte. Le numérique est absolument imbattable pour la diffusion massive et rapide de l'information. La contrepartie, c'est l'explosion du « snack content », c'est-à-dire un contenu très peu qualitatif, mais qui demande en revanche beaucoup de ressources en termes de stockage. De plus, il est prouvé que l'attention est moindre lors de la lecture sur format numérique plutôt que sur papier. Au final, ce qui était perçu comme un défaut pour le papier (sa rareté) est aussi ce qui nous fait apprécier son utilisation pour conserver un contenu qui a de la valeur.
Source :
https://solutionsbtob.laposte.fr/mediapositiveimpact
https://www.economie.gouv.fr/loi-pacte-redefinir-raison-etre-entreprises
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