#188 - Interview des Pépites - Nudge | Les Pépites Tech

#188 - Interview des Pépites - Nudge

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Les Pépites Tech
18/11/2022

Interview de Julie Landeroin, co-fondatrice de Nudge

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1.    Présentez votre pépite en quelques mots. Quelle est votre proposition de valeur ?

Nous construisons une appli mobile qui permet d’augmenter l’engagement au sein des communautés : d’avoir des membres plus actifs, et de pouvoir monétiser cette implication à moyen - long terme. 
Les 1res communautés avec lesquelles nous travaillons, ce sont les communautés alumni des écoles et des universités. L’objectif des établissements est d’augmenter la participation de leurs étudiants & diplômés aux événements, pour les convaincre à moyen terme :
1.    De payer leur cotisation à l’Association alumni et/ou de faire un don
2.    De convertir leurs employeurs en sponsors de l’établissement ou de l’Asso alumni

 

2.    Comment avez-vous eu l’idée de ce projet et quel a été le problème rencontré ?

J’ai eu l’idée en école. J’ai fait une école de commerce et à l’époque, je ne savais pas trop ce que je voulais faire plus tard. L’entrepreneuriat me tentait déjà mais je ne savais pas où me renseigner ni à qui parler pour me lancer. Je n’avais pas d’entrepreneurs dans mon entourage. L’école m’avait vendu la scolarité en disant « Oui, tu payes cher ton année, mais tu vas te constituer un réseau extraordinaire ». Et en fait le réseau était inexistant. L’école organisait quelques événements pour les diplômés mais les étudiants n’y avaient pas accès. Donc j’ai dû me débrouiller toute seule pour trouver des infos. 

Les gens qui ressortent de l’école avec un réseau extraordinaire, c’est ceux qui sont entrés avec, avec le réseau de leurs parents en fait. Donc je me suis dit qu’il y avait qqch à améliorer pour aider chacun à réaliser ses projets.

 

3.    Aujourd’hui, qui utilise votre solution ?

L’Ecole Supérieure de Commerce d’Amiens et l’Ecole Sud Business School.

 

4.    Quel est le business model ? Est-il amené à évoluer ?  

On est sur un modèle B2B2C : on vend l’application aux écoles et aux associations alumni et ils la mettent à disposition de leurs étudiants & diplômés, gratuitement, pour qu’ils puissent s’entraider.
En termes d’évolution du modèle, certaines écoles nous demandent si on pourrait éventuellement offrir des services Premium à certains alumni intéressés par des fonctionnalités supplémentaires, pour accélérer le ROI pour ces écoles et associations. On étudie l’idée. 

 

5.    Quelles sont les technologies que vous utilisez ?

On est sur du React Native et Node.js

 

6.    Quels sont vos besoins aujourd’hui ?

Ayant fait une levée de fonds en début d’année, nos besoins en termes de financement sont pour l’instant couverts. On a également bénéficié de subventions du gouvernement dans le cadre du programme d’innovation PIA et on étudie l’opportunité de postuler pour obtenir des avances remboursables sous forme de prêts d’honneur.

 

7.    Qui sont vos principaux concurrents ? Quelle est votre valeur ajoutée ? 

Nos concurrents principaux sont les sites Internet pour alumni développés par AlumnForce, HiveBrite ou Netanswer. C’est le seul type d’outil utilisé aujourd’hui pour gérer les communautés alumni, mais nous sommes en fait plutôt complémentaires avec eux, dans la mesure où ces sites recensent des milliers voire des dizaines de milliers d’alumni mais n’encouragent pas du tout l’engagement. C’est dans la plupart des cas un annuaire avec des membres dormants, même s’il existe des clubs et des événements, mais qui génèrent beaucoup moins d’activité qu’il serait possible. Notamment parce qu’elles ont été conçues pour être utilisées à la fois par les gestionnaires de la communauté (c’est donc un outil B2B complexe, avec des myriades de fonctionnalités) et par la communauté elle-même, qui elle n’utilise plus que des applis mobiles avec une UX hyper simple. Notre proposition c’est donc d’abord de créer de l’engagement, avant de payer pour un outil de gestion d’une communauté morte. On propose de générer un ROI pour l’école ou l’asso au lieu de considérer l’outil alumni comme un poste de dépenses.

Ensuite, il existe également des applications de networking B2C sur le marché comme Shapr, Bumble Business ou Lunchclub, qui permettent un matching rapide entre utilisateurs avec des intérêts communs, mais qui n’ont pas l’air d’avoir vraiment trouvé leur marché parce qu’elles reposent sur un modèle freemium pour lequel personne ne veut payer.

D’autant plus qu’il existe LinkedIn, notre dernier concurrent, qui a une version B2C gratuite. Notre différence à nous, par rapport à LinkedIn, au-delà du matching automatique qui fait qu’on n’a pas à chercher qui il serait intéressant de rencontrer – c’est qu’on est basé sur une communauté de confiance (la communauté alumni), donc quand on envoie un message à un autre alumni le taux de réponse est de 90%, contre 9% sur LinkedIn avec un compte gratuit et 25% avec un compte payant. Parce qu’on a quelque chose en commun et parce qu’on s’attend à s’entraider au sein d’une communauté alumni. Ce n’est pas perçu comme « Qui c’est celui-là ? Qu’est-ce qu’il me veut ? » On sait qu’une communauté alumni se construit sur l’entraide, et que si on aide aujourd’hui, un.e autre Ancien.ne nous le rendra un jour.

 

8.    Où voyez-vous l’entreprise dans un an ? 

Je vois une plus grosse équipe, je nous vois travailler avec une quinzaine d’écoles, commencer à planifier le scaling-up et étudier les marchés parallèles potentiels.

 

9.    Partagez avec nous un moment insolite (succès, échec ou moment fun)

Quand j’ai lancé ma levée de fonds ‘love money’, j’avais regardé les stats en amont et le montant moyen levé par les start-ups incubées à Paris tournait autour de 30-50K€. Donc quand on a lancé la nôtre et qu’au bout d’une semaine, on avait déjà dépassé ce chiffre, j’ai commencé à écrire dans le Slack de l’équipe le montant récolté à la fin de chaque semaine pour nous booster. 

Et en parallèle, je participais à un programme d’accélération gratuit, organisé par Creatella Ventures, un start-up studio qui se lançait. Le programme de 6 semaines se clôturait par un Demo Day virtuel, mais on nous avait prévenu qu’il y avait peu de chances qu’on trouve des investisseurs parce que c’était la 1re fois qu’ils faisaient ça et c’était 100% en ligne. J’avais surtout postulé pour le mentoring avec des experts. Le jour de Demo Day, on était 15 start-ups à pitcher, chacun avait 4mn. Et 3mn après la fin de mon pitch, j’ai reçu un email, d’une ligne : « Je mets 25 000 $ ». J’ai sauté au plafond ! Finalement, on a clôturé la ‘love money’ à quasiment 200 000 €, en quelques semaines.

 

10.    Si vous aviez un conseil à donner aux entrepreneurs

Investir dans son réseau, garder des liens avec le maximum de personnes possibles : ses anciens collègues, les gens avec lesquels on travaille sur des projets périscolaires ou dans des associations. C’est ce qu’il y a de plus précieux. Je m’en suis rendue compte après m’être lancée. Être entrepreneur, c’est n’être expert en rien et devoir gérer tout. Donc ça fait beaucoup de questions à poser, à beaucoup de personnes avec des profils différents. C’est plus simple quand on connaît du monde !
 

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