#245 - Interview Des Pépites - Polyfire | Les Pépites Tech

#245 - Interview Des Pépites - Polyfire

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21/11/2023

Interview de Victor Forissier, fondateur de Polyfire

1.    Présentez votre pépite en quelques mots. Quelle est votre proposition de valeur ?

Polyfire est un outil pour aider les développeurs à créer des applications d’IA rapidement. C’est Platform-as-a-Service. Cela veut dire que nous construisons un Backend, que nous donnons en service à des développeurs par un SDK client, pour qu’ils n’aient pas à développer le leurs, et gagner du temps. Polyfire s’utilise par une SDK en JavaScript qui contient des abstractions pour générer des images, du texte, faire des chats, et plus. Ce SDK est connecté à une API qui vous permet d’avoir un Backend-as-a-Service.

2.    Comment avez-vous eu l’idée de ce projet et quel a été le problème rencontré ?

J’ai fait beaucoup d’application dans ma vie avec un outil qui s’appelle Firebase. C’est un Backend-as-a-Service mais pour les applications mobile et web plus généralistes. J’ai toujours trouvé Firebase extrêmement utile. Donc j’ai voulu répliquer cette même experience développeur, mais pour les applications d’IA. De manière générale, je pense que simplifier l’expérience utilisateur est toujours une bonne manière de faire gagner du temps aux gens et de créer de la valeur.

3.    Aujourd’hui, qui utilise votre solution ?

Aujourd’hui c’est des développeurs classiques qui utilisent Polyfire. Pour faire des chatbots, ou des outils spécialisés. Face a l’expansion du cloud de OpenAI, nous cherchons en ce moment à nous spécialiser dans un sous-marché dans lequel on pourrait créer une plus grande valeur. Vous pouvez utiliser Polyfire en vous rendant sur polyfire.com et en installant le package “polyfire-js” par NPM.

4.    Quel est le business model ? Est-il amené à évoluer ?

Notre modèle est assez simple, comme nous sommes un intermédiaire entre les clouds de LLMs comme OpenAI et les applications développeur, nous fonctionnons en prenant un pourcentage des coûts d’API. Cela nous incite à aider les application de nos développeurs à grossir le plus possible.

Dans le futur nous pourrions imaginer avoir un business modèle qui s’adapte à une nouvelle offre, mais aujourd’hui je ne vois pas bien comment cela pourrait se structurer.

5.    Quelles sont les technologies que vous utilisez ?

Notre Backend est en GoLang, le SDK est en Typescript et le Dashboard - depuis lequel vous pouvez contrôler votre application - est fait avec Next.js et Tailwind.

6.    Quels sont vos besoins aujourd’hui ?

Aujourd’hui nous cherchons un sous marché dans lequel il n’existe pas beaucoup de compétition, mais pour des raisons irrationnelles. Un bon exemple de cela est l’écosystème Kotlin et Java. Les startups de la Silicon Valley sont allergiques au
Java parce que c’est un language peu élégant et impopulaire. Mais c’est aujourd’hui toujours le language le plus utilisé au monde. Principalement parce que tous les grands groupes du CAC 40 et les grandes Fortunes 500 utilisent probablement Java dans leurs applications internes. C’est donc un très bon marché à attaquer pour nous. Mais il vous accepter de travailler en Java…

7.    Qui sont vos principaux concurrents ? Quelle est votre valeur ajouté ?

Nous avons des concurrents comme LangChain, le framework très populaire pour faire des applications de LLMs. Notre valeur ajouté est que nous optimisons pour la simplicité. LangChain est optimisé pour la composabilité, si on peut intégrer beaucoup de choses avec LangChain, l’interface d’abstraction reste légère et complexe en même temps. Avec Polyfire vous pouvez faire moins de choses mais c’est beaucoup plus simple et rapide à utiliser.

8.    Où voyez-vous l’entreprise dans un an ?

Dans un an, j’aimerais bien qu’on soit sur une trajectoire qui nous mettrait en position dominante dans un sous-marché de 20-50 million d’euros de revenue par ans. Je pense que pour toute startup, il est essentiel de se concentrer initialement sur un petit marché et de rapidement chercher à le dominer.

9.    Partagez avec nous un moment insolite (succès, échec ou moment fun)

Je n’ai pas un échec spécifique à raconter, mais ce qui me surprends dans cette aventure c’est à quel point c’est dure de faire avancer quoi que ce soit. J’ai l’impression que créer une entreprise c’est 95% d’échecs, de déceptions, de choses qui ne marchent pas, et 5% de choses qui marchent un peu et nous font avancer. Il faut vraiment développeur de l’endurance et même une sorte de goût pour se faire frapper dans le ventre quotidiennement. Souvent je me demande même pourquoi je fais ça et si cela en vaut vraiment la peine. Mais il faut continuer. Avec le temps et le succès on pourrait penser que ça s’améliore, mais je crois qu’en fait c’est l’inverse. Par exemple, c’est devenu 10x fois plus dure pour moi après avoir levé plusieurs millions de dollars. C’était plus de ressources, mais en fait beaucoup plus de stress, de travail et de responsabilité et de complexité.

10.    Si vous aviez un conseil à donner aux entrepreneurs

Je pense qu’il n’y a vraiment qu’un conseil sérieux à donner, et cela se rapproche un peu de la question précédente. Construire quelque chose à partir de rien est extrêmement difficile, donc je pense que ce n’est pas la peine d’essayer si on est pas prêt a mettre énormément d’effort et à y dédier toute son énergie. Une bonne comparaison est les gens qui s’entrainent pour être athlète de haut niveau: c’est presque évident que tout dans leur vie tourne atour de leurs entrainements, ils s’entrainent beaucoup, longtemps, et les meilleurs ne pensent que à ça tout le temps. Pour créer une entreprise qui marche, je pense qu’il faut faire la même chose: il faut essayer de tout apprendre sur la technologie et les affaires, sur son marché, et essayer de travailler le plus possible et le plus efficacement possible.

Cela parait évident, mais toutes les startups que je vois échouer échouent pour une dérivée des choses précédentes: souvent ils ne se sont pas assez dévoués à comprendre leur marché ou ce qu’ils devraient suivre comme stratégies, et en conséquence ils se mentent à eux même ou n’accumulent pas assez d’information, ou bien ils ne dépensent pas assez d’énergie pour démarrer le momentum de leur entreprise, et surtout pas assez d’énergie dans les fondamentaux : parler à leurs clients et améliorer leur produit.
 

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